Addenda 2 - SÉQUELLES PSYCHOTRAUMATIQUES


Artiste: Josée Hatin (http://www.jhatinartistepeintre.ca)


En 2011, j’ai appris, suite à une IRM, que les agressions sexuelles violentes que j’ai subies en bas âge avaient laissé leur marque au cerveau, une «lésion» frontale s’apparentant à une lésion épileptique. La docteure qui avait demandé le test n’était pas surprise du tout. C’était tout nouveau pour moi. L’extrait de l’article que je publie ici confirme ce type de séquelles et les conséquences possiblement sérieuses qu’elles entrainent.


« Les troubles psychotraumatiques sont des conséquences normales et universelles des violences qui s'expliquent par la mise en place de mécanismes neuro-biologiques et psychiques de survie face à un stress extrême, à l'origine d'une mémoire traumatique (McFarlane, 2010). Les atteintes spécifiques, très bien documentées actuellement, sont non seulement psychologiques, mais également neurologiques avec des dysfonctionnements importants des circuits émotionnels et de la mémoire. Elles laissent des séquelles cérébrales visibles par IRM, avec une diminution de l'activité et du volume de certaines structures (par diminution du nombre de synapses), et pour d'autres une hyperactivité, ainsi qu'une altération du fonctionnement des circuits de la mémoire et des réponses émotionnelles. Récemment des altérations épigénétiques ont également été mises en évidence chez des victimes de violences sexuelles dans l'enfance, avec la modification d'un gène (NR3C1) impliqué dans le contrôle des réponses au stress et de la sécrétion des hormones de stress (adrénaline, cortisol), altérations qui peuvent être transmises à la génération suivante (Perroud et al., 2011). Et encore plus récemment une étude publiée en 2013 dans l'American Journal of Psychiatry a mis en évidence des modifications anatomiques visibles par IRM de certaines aires corticales du cerveau (…). Fait remarquable, ces aires corticales qui ont une épaisseur significativement diminuée (…) sont celles qui correspondent aux zones somato-sensorielles des parties du corps ayant été touchées lors des violences (zones génitales, anales, buccales, etc.) Et l'épaisseur de ces zones corticales est d'autant plus diminuée que les violences ont été plus graves (Heim et al., 2013.)


Sans une prise en charge adaptée, ces troubles psychotraumatiques peuvent durer des années, des dizaines d'années, voire toute une vie. Ils ne sont pas liés à la victime mais à la gravité de l'agression et à l'intentionnalité destructrice de l’agresseur. Ils sont à l'origine pour les victimes traumatisées d'une très grande souffrance mentale, d'une perte d'estime de soi, d'un impact considérable sur leur vie scolaire, professionnelle, sociale, affective et sexuelle, et sur leur santé avec un risque de mort précoce par accidents, maladies et suicides (près de 50 % des victimes ont tenté de se suicider, IVSEA, 2015).


L'impact sur leur santé, démontré par les études internationales, est majeur que ce soit sur leur santé mentale pour 95 % des victimes (IVSEA, 2015): troubles anxieux, dépressions, troubles du sommeil, troubles cognitifs, troubles alimentaires, addictions (pour 50 % des victimes), etc.); ou sur leur santé physique pour 70 % des victimes : troubles liés au stress et aux stratégies de survie, maladies cardio-vasculaires et respiratoires, diabète, obésité, épilepsie, troubles de l'immunité, troubles gynécologiques, infections sexuellement transmissibles, digestifs, fatigue et de douleurs chroniques, etc. »


Suite: Déni de la violence sexuelle sur les garçons : https://histoiredelahonte.blogspot.com/2024/10/deni-de-la-violence-sexuelle-sur-les.html



Source: Impact des violences sexuelles sur la santé des victimes: la mémoire traumatique à l’oeuvre. https://books.google.ca/books?hl=fr&lr=&id=rRowDgAAQBAJ&oi=fnd&pg=PA207&dq=victime+de+violences+sexuelles&ots=Em7JVxSk8b&sig=cbM5cdfok-_CqqO0DhgoGF5CoTo#v=onepage&q=victime%20de%20violences%20sexuelles&f=false


 

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